Un blog pour qui la critique positive et l'objectivité ne sont que de vagues concepts sans intérêt

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mercredi 16 mars 2011

CINEMA - La Casa Muda: l'ennui en temps réel

L'autre soir, ma douce eut la soudaine envie de se faire peur. Pour la satisfaire, j'ai tout essayé. Je lui ai montré le solde de mon compte en banque, aucune réaction ; j'ai simulé une crise d'épilepsie, toujours rien ; je l'ai menacé de me suicider à l'aide d'une écoute intensive du dernier Black Eyed Peas, c'est à peine si elle me prêtait la moindre attention.

A court d'idées, j'ai lancé une recherche sur Google: "comment faire peur à une demoiselle qui peut écouter du Black Eyed Peas sans tomber dans le coma?" et là, alléluia, j'ai trouvé. Un clic et une interminable publicité pour du "déodorant-qui-fait-même-tomber-les-anges" plus tard, je jette un oeil à la bande annonce d'un film espagnol (comment?... Urugayen?... What ever!! comme disent les bitches)  qui créé le buzz depuis quelques mois sur la toile: la Casa Muda ("la maison silencieuse"... Oui, je maîtrise l'espagnol à la perfection...).

Le trailer donne l'eau à la bouche: 90 minutes d'une tension hallucinante, un "cauchemar éveillé" selon certains spectateurs traumatisés. Parfait pour ma chérie sans peur, mais aussi pour le cinéphile qui sommeille en moi. En effet, le réalisateur (Gustavo Hernandez), dont c'est le premier film, a eu la brillante et courageuse idée de tourner son film en un plan séquence. Autrement dit, l'action se déroule en temps réel et la caméra filme l’entièreté du récit en un seul et unique plan.

Sans hésitation ni scrupule, je télécharge le film et en route Simone.

En deux mots, le film raconte l'histoire d'un père et sa fille engagés pour rénover une maison évidemment flippante, évidemment sans éclairage et évidemment avec des trucs louches à l'intérieur.

Les 10 premières minutes, on est happé par l'ambiance du film et impressionné par la virtuosité de la caméra.
Après ces 10 minutes, on est soudainement happé par les bras de Morphée. Car oui, il faut le savoir et le réalisateur s'en est peut-être rendu compte pendant le tournage, filmer en temps réel implique de sévères chutes de rythme. Un peu logique finalement et pour preuve: imaginons une seconde qu'on me filme en temps réel, là, maintenant, en train d'écrire ce texte que personne, peut-être, ne lira... Je vous garantie qu'à part un ou deux grattages de nez et une gorgée de café par-ci par-là, l'action serait loin de valoir celle d'un Transformers.

Eh bien, c'est un peu le même topo ici. Sur les 90 minutes, on en passe 25 à voir l'héroïne chouiner, 12 à l'entendre hurler: "PAPA, PAPAAAA", 50 à la voir marcher très (très) lentement dans l'obscurité et enfin 3 à péter de rire devant le twist final digne d'un Scooby-doo sous acide.

De son côté, le chef op' s'amuse avec sa caméra en cherchant le cadre "top coool qui foutra trop les boules ", l'actrice, elle, fait ce qu'elle peut pour avoir l'air crédible en tenant une lampe torche, le réalisateur, quant à lui, est tellement obnubilé par le concept de son film qu'il en oublie de diriger ses acteurs et enfin le monteur (qui n'est autre que le réalisateur lui-même) fait tout son possible (en vain) pour qu'on ne voit pas les nombreuses coupes faites dans son plan-séquence en toc.

J'évoquais, plus tôt, le twist final qui intervient au terme d'1h20 de sommeil bien profond. Bien sûr, je ne vais pas vous le révéler, je ne suis pas comme ça. Sachez juste qu'il est d'une telle stupidité qu'il décrédibilise tout ce qui s'est passé avant.

Et ce n'est pas fini, oh non! Pour le générique de fin, Gustavo Hernandez a également eu une grande idée. Probablement privé de bêtisier (les scènes ratées ayant été toutes été gardées dans le montage final), notre réalisateur espagnolo-urugayeno-blablablo n'a rien trouvé de mieux que d'enfoncer le clou en nous proposant une interminable et inutile scène supplémentaire, histoire d'expliquer une nouvelle fois son twist à ceux qui se seraient par accident assoupis pendant la séance.
Mais le pire, c'est que cette scène est intervenu juste au moment où mon petit doigt boudiné aller éteindre avec soulagement l'ordinateur. C'est également à ce moment précis que ma chérie me cria: "Attends, attends, c'est pas fini!"... Sois maudit Gustavo!

Alors bien sûr, il y a deux, trois choses positives dans ce premier long métrage. Mais je les tairai, car vous le savez, Julien n'aime rien ... et aime le faire savoir.

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