Un blog pour qui la critique positive et l'objectivité ne sont que de vagues concepts sans intérêt

Mon credo se résume à ceci: un minimum d’objectivité pour un maximum de mauvaise foi.
Cinéma, musique, politique, actualité... Mes enquêtes me mènent toujours à la même conclusion: pas grand chose dans notre société ne mérite d'être aimé...
Vous êtes bien sur le blog de "Julien n'aime rien" ; qui me déteste me suive!





samedi 26 mars 2011

TÉLÉVISION - Coke en Stock: le tour de France de Jean-Luc Delarue

Le doute n'est plus permis. L'article qui va suivre représente le scoop de ma vie, celui qui me mettra définitivement sous les feux de la rampe. Certains journalistes auraient probablement assassiné père et mère pour obtenir cette interview. Moi, je ne faisais qu'avaler un bol de Chocapic devant Télé Matin lorsque la sonnerie de mon téléphone retentit. Je coupai rapidement le clapé de William Leymergie, un peu de la même façon qu'il le fait systématiquement à ses chroniqueurs, et décrochai mon Nokia de chômeur. 

- "Scrunch, scrunch" Julien n'aime rien ni personne, j'écoute... "Scrunch, scrunch"
- Oui, bonjour, Nathalie Beuze, attaché de presse de Jean-Luc Delarue. 
   Je m'étouffe en avalant un Chocapic de travers.
- LE Jean-Luc Delarue? 
- Vous en connaissez un autre? 
   Pour éviter toute animosité, j'évite de lui parler de mon boulanger, Jean-Luc Delarue...
- Vous désirez Madame Beuze? 
- MADEMOISELLE Beuze!
- Bon, dites moi, s'il vous plaît, ce que vous voulez, mes lecteurs s'impatientent!
- Jean-Luc est tombé par hasard sur votre blog et a beaucoup aimé. 
- Jean-Luc est un homme de goût.
- Il vous invite dans son camping-car pour une interview choc. Nous serons à Quimper cet après-midi. Acceptez-vous la proposition? 
  Quelque peu pris au dépourvu, je réponds par l'affirmative.
- Très bien Monsieur Naimerien. Nous vous attendrons à 14h devant la mairie de Quimper. Prévoyez un sac de couchage. Elle raccroche. 

Dans un camping-car? Jean-Luc aurait-il tourné Rom? En bon citoyen français de France, je décide de passer un coup de fil anonyme à l'immigration avant d'enfourcher ma Peugeot, direction Quimper. 

Sac de couchage et tente 2sec dans le coffre, me voilà donc en route vers mon destin. Les deux heures de trajet me permettent d'en savoir plus sur cette histoire de camping-car. J'enclenche le pilote automatique de ma 1007 et commence à étudier la biographie récente de Jean-Luc. Animateur vedette depuis plus de 4 ans de l'émission "Toute une histoire" - Élue en 2009 meilleur show tire-larmes par un panel de ménagères - Jean-Luc commence sa descente en enfer le 14 septembre dernier lorsque, dans le cadre d'une enquête sur un trafic de stupéfiants, il est interpellé à son domicile avec en sa possession 16 grammes de cocaïne. 
S'ensuivent une garde à vue de 10 heures et une suspension d'antenne par France Télévisions - non sans avoir fait au préalable son mea-culpa au terme d'une de ses dernières émissions (cfr vidéo ci-dessous). En octobre, il se retrouve en couverture du respectable magazine d'information "Voici", attestant de son entrée en cure de désintoxication. 


Les narines cleans après seulement un petit mois de soin, il déclare dans la presse que, dès février, il entamera un tour de France à bord d'un camping-car dans le but de condamner les méfaits de la drogue auprès de jeunes étudiants. 
Bon, je pense avoir suffisamment d'éléments en ma possession pour mener mon interview. J’éteins le pilote automatique et reprends le volant de mon bolide. 

Me voilà place Saint-Corentin, devant la mairie de Quimper. Sac de couchage autour du coup, tente 2sec vissé au dos, je consulte ma montre Batman: 12h33. L'horloge de l'église de Quimper affiche, quant à elle, 14h18. Au moment où je trouve enfin une poubelle pour jeter ma montre Batman, un immense camping-car déboule et manque de me percuter. Une musique assourdissante se dégage des fenêtres du véhicule. Je reconnais Who I Am de Snoop Dog. 

La porte du mastodonte s'ouvre. Un homme que je ne connais pas sors la tête et me présente son plus beau sourire jauni. 

- Julien n'aime rien?
- Lui-même. 
- Enchanté. Je suis George Picouze, conseiller et ami de Jean-Luc Delarue. Entrez! 

Je pénètre dans le camping-car. Une femme diminue le son de la musique. 

- Ah! Monsieur Naimerien! Nous nous sommes parlés au téléphone. Nathalie Beuze. 
- Picouze, Beuze... Pourquoi porter des pseudonymes? 

Nathalie Beuze et George Picouze se regardent et haussent les épaules. Apparemment, ce ne sont pas des pseudos. George balaie ma question d'un revers de main.

- Jean-Luc est aux toilettes, il sera de retour dans un instant. Vous pouvez en attendant saluer le chauffeur, il se prénomme Marcel. Oui, oui, le même Marcel que celui de "C'est pas sorcier". Ah! Il nous a coûté une fortune, mais ça les vaut! 
- Bonjour Marcel. 
  Pas de réponse. 
- Oui, Marcel ne parle pas, m'informe Mademoiselle Beuze. 

Jean-Luc fait enfin son apparition. 

- Bonjour, Bonjour, bienvenu, bienvenu, bienvenu dans le camping-car de Jean-Luc, le camping-car sensibilisateur des ravages de la drogue, le camping-car annonciateur d'une nouvelle ère dans notre société malade, le cam-ping-car au but non lucratif témoignant du cataclysme, du désastre, des MÉFAITS de la COOOKE... 

En nage et pris de vertiges, Jean-Luc s'assoit lourdement sur la banquette. La tête dans les mains, je distingue avec horreur un énorme filet de morve s'échapper de son nez. 

- Pardon, pardon, pardon, PAR-DON, la coke a détruit mes canaux nasaux. Et voilà le résultat, je ne contrôle plus ce qui sort de mon pif!, dit-il en sanglotant. 

Cinq secondes après, à nouveau tout sourire, il fait cette réflexion non dénuée de bon sens: 

- Heureusement que je n'ai jamais sniffé par mon cul!

Il s'esclaffe et forçe par le regard  George et Nathalie à rire plus fort encore. 
Cinq très longues et très gênantes minutes de rires forcés plus tard, je prends la parole: 

- Pouvons-nous commencer l'interview? 
- Aaah! Un vrai professionnel, un vrai de vrai de vrai de vrai de vrai, j'aime ça, j'A-DO-RE ça! 

A nouveau pris de vertiges, Jean-Luc se lève et titube à toute vitesse vers les toilettes. 

- Problèmes de vessie, se sent forcé de préciser George. 

Dans le silence qui s'est alors installé à l'intérieur du camping-car, j'entends des reniflements persistants sortir des toilettes. Nathalie augmente le son de la chaîne Hi-Fi. 
Jean-Luc refait son apparition et se met soudainement à danser en rythme, les yeux clos, sur le rap de Snoop Dog. 

- On la commence cette interview, je suis chaud, chaud, chaud, chAAAAAUD! En route Marcel!, hurle Jean-Luc, tout en poursuivant sa danse indescriptible. Le camping-car démarre. Une première question me vient étrangement à l'esprit: 

- Monsieur Delarue, vous et la cocaïne, c'est de l'histoire ancienne?
- Bien sûr, l'ami! Regarde-moi, je pète la forme!
- Pourriez-vous nous donner une idée du calvaire que vous avez vécu ces derniers mois? 

A l'énoncé de cette question, Jean-Luc arrête net sa danse, ordonne à Nathalie d'éteindre "Snoopy" et adopte un air solennel en s'asseyant sur la banquette.

- Dis-moi... Ton blog est beaucoup lu?
- On peut parler de succès naissant...
- Oui, bon, personne te lis quoi!
- Effectivement...
- Très bien... 

Il renifle bruyamment et commence son récit. 

- Tout a commencé en 1970. Assailli de toute part par les tirs des Vietcongs...
- Attendez... Vous étiez soldat pendant la guerre du Vietnam? A 6 ans? 
- Ne m'interromps pas, veux-tu? ... Tous mes potes périssaient les uns après les autres... Le napalm tombait en trombe du ciel... C'était pas ma guerre, John
- Non, moi c'est Julien
- Aujourd'hui, tu es John... Un jour, Bobby, un GI américain, me proposa du lait en poudre un peu fort. Très vite, je devins accro... Bon sang, j'en ai flingué du Viet alors que j'étais défoncé... 
- Bon, le mieux, c'est d'avancer un peu dans le temps et d'évoquer vos années télé.
- A vos ordres, Sergent John. A mon retour du Vietnam, une jambe et cinq doigts en moins, je décidai d'entamer une carrière moins dangereuse. Après un bref passage à Europe 1, la télévision me tendit ses bras puant le vice. Je découvris l'école Canal+ et par la même occasion la poudreuse. En 94, je rejoins France 2 et fais la connaissance de Drucker et Ardisson, mes potes de débauches. Combien d'orgies avons-nous organisés ensemble! Drogue et sexe! 
- Ah! Parce qu'en plus, vous engagiez des prostitués?
- Non! Bien sûr que non! Quelle idée! On pratiquait le sexe entre nous, voyons! 


Tandis que Jean-Luc continue de me raconter ses horreurs, je détourne le regard vers la vitre du camping-car et contemple quelques secondes le paysage qui défile à toute allure. Dans quelle galère je me suis encore fourré, moi?
Jean-Luc me coupe dans mes rêveries.

- Tu veux un morceau de pizza? Ils nous en restent. Et attention, faite maison! Champignons d'Amsterdam et fines herbes de Colombie. 

J'accepte uniquement dans le but d'épargner mes oreilles chastes des histoires de sexe "inter-stars-du-showbizz" de Jean-Luc.
Nathalie Beuze me tend une énorme part de pizza que je dévore, visiblement affamé par mes mésaventures. A ma grande surprise, elle est délicieuse.

- Encore faim, John?, me demande Jean-Luc en faisant un clin d'oeil à ses deux acolytes.
- Carrément!, répondis-je soudainement surexcité

S'ensuivent un énorme cake - également préparé par les petites menottes délicates de Jean-Luc - et un café dont lequel notre présentateur vedette noie 4 sucres de régime décorés de smiley bleus...
Remonté à bloc, je reprends l'interview.

- Bon, alors Jean-Luc, Jean-Luc, JEEEEAN-LUUUUC... Expliqu-qu-quez-moi votre arrivée sur fffFFFFFFFRANCE 2!
- Sir, yes, Sir. 

Jean-Luc avale d'une traite 6 sucres de régime et me raconte avec beaucoup de sincérité sa période France 2. Producteur à succès par l'intermédiaire de sa boîte "Reservoir Prod", il conçoit en 1998 son premier grand succès: "Jour après jour". Une émission à l'américaine dans laquelle des quidams racontent leur vie, leurs problèmes, leur activité sexuelle, leurs hémorroïdes, etc. D'autres shows à succès suivront: "C'est mon choix", présentée par l'animatrice portée disparue Evelyne Thomas ou encore "Vis ma vie" mettant en scène des ploucs souffrant de problèmes de ploucs dans une France de ploucs. Puis vint "Toute une histoire".

- Et cette fameuse oreillette ultra-voyante que vous arboriez à chaque épisode de "Toute une histoire"?
- Officiellement, cette oreillette signifiait qu'une émission, c'est avant tout un travail d'équipe.
- Et officieusement? 
- J'étais en contact live 24/24 - 7/7 avec mon dealer. 
- Ah! Et quel est le secret de cette empathie incroyable face à vos invités vous menant même parfois jusqu'aux sanglots?
- Une pipette lacrymale insérée derrière mes globes oculaires. 
- Ça alors!


Soudainement, je me sens patraque. Je regarde mon reflet dans le miroir situé derrière mon interlocuteur. Yeux injectés de sang, cernes, teint pâle... Remarquant mon inquiétude, Jean-Luc m'informe que je suis en pleine descente post-champis colombiens. Le mieux, c'est de m'enfiler 6 sucres de régime et de sombrer dans un coma réparateur. Je me glisse dans mon sac de couchage et m'allonge sur la banquette

-Nous avons rendez-vous dans 45 minutes dans une école. Repose-toi man!, me chuchote Jean-Luc tout en roulant une énorme cigarette avec le reste des fines herbes d'Amsterdam.

En me réveillant, je me retrouve sanglé à la banquette, une seringue intraveineuse plantée dans mon bras droit et reliée à un sac à sang déjà bien rempli. Paniqué, je tente de me libérer de toutes mes forces. J'aperçois Jean-Luc s'approcher de mon sac à sang puis planter une seringue dedans, tirer plusieurs centilitres de mon liquide vital et enfin se la planter dans son bras en roulant des yeux de plaisir.

- Ton hémoglobine
  J'hallucine, 
  C'est mieux que de l'héroïne, John!

Je me réveille à nouveau, en nage cette fois-ci mais libre de mes mouvements et bien emmitoufler dans mon sac de couchage.

- Un cauchemar, John?, me demande Jean-Luc. T'inquiète coco! On est arrivé à l'école. Lève toi. 

Je m’exécute, avale en vitesse un morceau de cake ainsi que 3 sucres de régime et accompagne Jean-Luc, Nathalie et George à l'extérieur du camping-car.
Nous nous retrouvons devant le lycée "Le Lykes" de Quimper. D'un pas décidé, Jean-Luc y pénètre. Mes jambes flageolantes peinent à le suivre. J'arrive néanmoins à sa hauteur et lui pause ce qui sera ma dernière question.

- Dites-moi Jean-Luc, ce tour de France, ce ne serait pas avant tout un gros coup marketing pour vous remettre à flot?
- Pas du tout, je veux sincèrement transmettre mon savoir à la nouvelle génération. Tu sais John, la jeunesse d'aujourd'hui est perdue, sans repère. Le décrochage scolaire est monnaie courante. Les ados se retrouvent dans la rue, livrés à eux-mêmes. Si je suis là aujourd'hui, c'est pour jouer un rôle de mentor, partager mon savoir, sans langue de bois. 


Accueilli par la directrice du lycée, Jean-Luc fait son entrée en scène. 150 lycéens se sont réunis dans la salle des fêtes de l'école pour entendre le grand monsieur de la télé parler de son passé trouble.
Possédant suffisamment d'information pour écrire notre article, nous décidons, moi et ma migraine, de nous éclipser.

Me dirigeant vers la sortie, je discerne les premiers mots du speech de Jean-Luc face à son auditoire.

- Bonjour les enfants. Si je suis à Quimper aujourd'hui, c'est dans le but de vous faire part de mon savoir sur la drogue. Première leçon: ne jamais sniffer de la coke 10 fois de suite par la même narine. Pourquoi? Tout simplement parce qu'il vous sera très rapidement impossible de contrôler ce qui sort de votre nez...

Cet article ne sera finalement peut-être pas l'article qui me mettra sous les feux de la rampe. Drogue, showbizz, pétage de plomb... Rien de bien nouveau sous le soleil.
En attendant le taxi qui me ramènera auprès de ma fidèle Peugeot, je me permets de chiper discrètement un dernier morceau du cake de Jean-Luc dans le camping-car. Marcel, le chauffeur, me surprend mais se contente de me lancer un clin d'oeil complice.

La seule chose que je peux affirmer sans hésiter, c'est que le succès n'est pas prêt de me faire plonger dans de tels excès... Huuuum! Il est BON ce cake...

C'était "snif" Julien pour "Julien n'aime rien", le seul blog qui "snif" fait de la dénonciation participative "snif".

7 commentaires:

  1. Complètement déjanté! T'aurais mangé une ptite part de space cake au sucre de régime avant de l'écrire?!

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  2. et ben il faut se lever tot pour commenter sur ce blog - ca carbure a la coco a lamballe ;-)

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  3. un peu trash sur ce coup la....quand tu parles des ploucs francais....tu te consideres comme eux?

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  4. Julien n'aime rien et manque d'inspiration???
    J'attends les nouveaux articles et enquetes avec impatience...

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  5. Julien a un boulot maintenant alors un peu de patience!

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  6. still nothing... je vais bientot me chercher un autre bloggeur qui n'aime rien. Parce que moi je n'aime plus ce site...

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  7. Yeah man, tu fais partie des gens qui savent écrire des trucs de drogués sans prendre un seul gramme de coke. T'es comme un frère!

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