Un blog pour qui la critique positive et l'objectivité ne sont que de vagues concepts sans intérêt

Mon credo se résume à ceci: un minimum d’objectivité pour un maximum de mauvaise foi.
Cinéma, musique, politique, actualité... Mes enquêtes me mènent toujours à la même conclusion: pas grand chose dans notre société ne mérite d'être aimé...
Vous êtes bien sur le blog de "Julien n'aime rien" ; qui me déteste me suive!





samedi 2 avril 2011

POLITIQUE - Le FN fréquentable?

"Ecoutez Monsieur Rolland, votre CV est intéressant, aucun doute là dessus. Je ne remets absolument pas en question vos compétences ni vos motivations. Mais sachez que, rien que pour cette annonce de journaliste objectivement objectif, j'ai reçu la bagatelle de 8523 candidatures. Et malheureusement pour vous, si ma hiérarchie me forçait à noter votre profil sur 10 - ce qu'elle fait, vous obtiendriez un 4,8. AAAah, quel dommage, 0,2 point en dessous de la moyenne, c'est balot! Non, Monsieur Rolland, inutile de vous mettre à genou... Non, inutile aussi de baisser ma braguette... SÉCURITÉ!!"

Quatre mois de recherche, un seul entretien et me voilà éjecter de la rédaction d'une feuille de chou par deux colosses en costard. Décidément, c'est pas encore aujourd'hui que je vais vivre mon "French Dream". Je me relève et remarque que le veston de mon costume est déchiré. Une très bonne journée semble me tendre ses bras et il n'est que 9h30! Yaouh!

Tandis que je me dirige les pieds traînants vers ma fidèle 1007, une femme blonde, la quarantaine, tailleur noir et hauts talons m'interpelle.

- Monsieur Rolland?, me demande-t-elle avec une voix grave.

Oh bon sang! C'est Marine Le Pen et je n'ai pas mes papiers sur moi. En plus, je reviens de vacances et quand je suis bronzé, on aime me dire que j'ai l'air marocain!! Oh mon Dieu, non! Je me mets une nouvelle fois à genou, mais cette fois-ci pour prier Allah de demander à Dieu de me venir en aide.


- Vous êtes Julien Rolland de "Julien n'aime rien", c'est bien ça? 


Je cesse ma prière et me relève en faisant semblant de ramasser mes clés.

- C'est bien moi.
- J'aime beaucoup ce que vous faites, me complimente-t-elle avec un grand sourire.
- Et j'aime beaucoup... Votre... Euh... Chapeau, répliquai-je aussi peu inspiré qu'un Michael Vendetta en pleine inspiration... Oui, Madame Le Pen ne porte pas de chapeau aujourd'hui...
- Ah! Cette enquête sur les hémorroïdes de Mélenchon, j'en suis encore morte de rire. 


Je ne suis pas très fier d'avoir fait marrer le Front National, mais bon, un compliment reste un compliment, d'où qu'il vienne. Elle reprend son sérieux.

- Vous sortez d'un entretien? 
- C'est exact.
- Verdict?
- J'ai obtenu un 4,8/10. 
- Ah! Les salopards! Et vous savez qui va décrocher ce poste? Hein? Vous le savez?
- Ben non, tiens!, répondis-je en pensée.
- Eh ben, ce sera Abdul ou Ahmed ou Oussama. Et tout ça pour quoi? Discrimination positive! Mais oui, mon bon Monsieur. 


Du coup, le morale me reviens. Je résume. Si je n'ai pas décroché ce poste, c'est la faute à la discrimination positive, et non la mienne.
Au même moment, je me rends compte que j'ai oublié mon jambon-fromage dans la salle d'attente de la rédaction.

- Mince! J'ai oublié mon sandwich, dis-je tout haut.
- Eh ben voilà! VOILA! CQFD! En plus de nous voler nos emplois, Abdul, Oussama et Ahmed nous chourent également notre pain et vin quotidiens! 
- Non, non, on ne m'a pas volé mon sandwich, je l'ai oublié!
- Ne vous abaissez pas au politiquement correct, Monsieur Rolland. Je vous dis que c'est Abdul le responsable de votre estomac vide. Point. 
- Le salaud, grommelai-je entre mes dents.
- Suivez-moi, je vais vous obtenir le scoop de votre vie. 
- Oui, enfin, ça devait déjà être le cas avec mon enquête sur Delarue et la seule chose que j'ai obtenu c'est une addiction tenace à la cocaïne... Alors, je me méfie de ces propositions à priori alléchantes. 
- Ne vous inquiétez pas et montez dans ma voiture. Mon chauffeur blanc nous attend. 


Je prends place dans une impressionnante Mercedes noire de collection. Une 770K de 1942, m'informe Marine. Son papou chéri aura bataillé ferme lors des enchères "Les occasions du Führer" organisés 20 ans plus tôt par le FN pour finalement remporter la mise et offrir ce petit bijou à sa fifille le jour de ses 18 printemps.

- Mon papa, dans le genre gros porc raciste et révisionniste, est un super papa.


Surpris par ses propos, je lui offre la moue la plus sophistiquée de mon large panel de moues.

- Ne faites pas cette tête digne de l'Actor Studio, Monsieur Rolland. Qu'est ce que vous croyez? Que je ne me rends pas compte du monstre qu'est mon père? Allons, même un Skinhead boucherait ses oreilles s'il entendait les propos de papa pendant les dîners de famille. 


La voiture se met en marche.

- Oui, enfin, il n'y a aussi ses discours publiques qui choquent l'opinion, répliquai-je.
- Oh, vous n'allez pas encore me ressortir cette histoire de chambres à gaz qu'il considère comme un point de détail de la première Guerre mondiale. 
- Seconde... Seconde Guerre mondiale, Madame Le Pen. 

Au moment où je corrige les carences de culture générale de la présidente du Front National, je me livre à une réflexion inquiétante. Je le dis à chaque article et, là encore, je me sens obligé de le répéter: dans quelle histoire me suis-je encore embarqué? C'est vrai quoi! Ce n'est pas parce que mes pairs me reconnaissent un talent de reporter unique dans l'histoire du journalisme d'investigation que je dois me taper sans cesse les sujets les plus impossibles! Mon article sur Roswell me vaut dorénavant une sonde de surveillance extraterrestre scotché sur le scrotum et celui sur Jean-Luc Delarue, une dépendance aux Space Cakes. Pour couronner le tout, mes fesses se retrouvent aujourd'hui dans la voiture d'Hitler à tailler une bavette avec une pauvre inculte qui risque de prendre sous peu la place du plus petit et plus nerveux président de la Cinquième République. Trop, c'est trop!... Enfin bon, maintenant, j'y suis. Et rien que pour vous, fidèles lecteurs, je vais aller jusqu'au bout.
Une fois cette pensée évaporée dans l'atmosphère sordide de l'auto, je me reconcentre sur ma nouvelle amie qui semble, elle aussi, plongée dans une réflexion qui fait ressortir une veine peu esthétique du sommet de son front.

- Ça alors!  La chasse aux juifs, c'était pendant la seconde Guerre mondiale? 
- Vous avez tout compris!
- Mais qu'est ce qui s'est passé pendant la première? On chassait quels primates de nos terres? 
- ... Pourrait-on, s'il vous plaît, recentrer la conversation? Nous évoquions les propos polémiques de votre père. 


La veine de Marine retourne (grâce à Dieu!) à sa place.

- Oui, bon, je disais que ces propos n'ont rien de polémiques! 
- Pardon? Les chambres à gaz, un détail de la guerre? Pas polémique? 
- Ecoutez Monsieur Rolland, avez-vous déjà lu la définition du terme "détail" dans le dictionnaire? 
- Ça tombe sacrément bien Madame Le Pen! Je ne me déplace jamais sans le Petit Robert que j'ai remporté chez Julien Lepers! 


Je sors mon dictionnaire chéri de ma sacoche et cherche le mot "détail"...

- Je cite: "Détail: élément secondaire, peu important".

Je lui tends le dictionnaire.

- Quoi, ce mot existe. Elle jette un oeil. Sa veine repointe le bout de son nez. Comment ça marche ce bouquin?... AAaaaah! Ça s'écrit comme ça "détail"! Oook! Je croyais que c'était D-E-T-A-Y-E. C'est pour ça que je n'ai jamais vraiment saisi la cause de cette polémique. Elle me regarde avec un grand sourire. On en apprend tous les jours, n'est-ce-pas Monsieur Rolland? 


Au lieu de répondre, je préfère récupérer mon dictionnaire et y chercher le mot "couillon".
Le reste du voyage se fait dans le silence.

3 heures de route plus tard, nous arrivons enfin à destination. J’aperçois au loin la Tour Eiffel. Ma Bretagne me manque. Nous montons au deuxième étage d'un magnifique immeuble situé au 7eme arrondissement de la capitale. Marine Le Pen ouvre la porte d'un luxueux appartement dont l'immense baie vitrée du salon donne sur le parc du Champs de Mars.

- Asseyez-vous Monsieur Rolland. 


Au moment de m’asseoir, une voix horriblement familière résonne dans tout l'appartement.

- C'EST TOI, MARINE? 
- Oui papa... répondit-elle en restant dans le salon. Devine sur qui je suis tombée à Saint-Brieuc? 
- MUSSOLINI? 


Marine le Pen me regarde, gênée par la bêtise de son père. Il ne faut pas, pensai-je. Tel père, telle fille, après tout. C'est beau la génétique.

- Non, papa... Mussolini est mort. 
- Une grande perte! Ça oui, une grande perte pour l'Espagne!, dit-il tristement.

Bon, je récapitule: sous le sapin de noël des Le Pen cette année, on retrouvera un livre d'histoire pour les (très) nuls. Foi de Julien qui n'aime rien! Marine reprend la parole.

- Non, je suis tombé sur Julien Rolland!
- L'autre con qui n'aime rien et qui veut être journaliste?, demande-t-il avec une innocence vraiment vexante.  
- Lui-même, répondis-je vexé, donc.
- Ne l'écoutez pas, me rassure Marine. Quand il est dans son bain, il raconte que des bêtises. 
- Il doit en passer du temps dans son bain!, rétorquai-je très fier de cette repartie qui, en général, me vient une fois la conversation terminée depuis 24 heures.


Marine me fixe bêtement, ne comprenant probablement ni mon insinuation ni la signification du mot "insinuation". Elle s'assied dans un énorme fauteuil rouge sang en face de moi. Elle souhaite que je l'interviewe. J'allume le dictaphone que m'a offert le CIA et je débute sans conviction.

- Madame Le Pen, pensez-vous sincèrement remporter les élections de 2012?
- Ah ça oui! 
Silence. Je reprends.
- Non, mais je veux dire, sérieusement! 
- J'étais sérieuse! 
- Ah! Bon, OK... Une fois élue, quelles seront les premières mesures prises par votre gouvernement? 
- Notre programme est très ambitieux. D'après plusieurs rapports émanant du parti, le rétablissement du Franc entraînera une suppression pure et simple du chômage. 
- C'est génial, comme n'y avons-nous pas pensé plus tôt? C'est décidé, aujourd'hui, je reste dans le second degré pour éviter de sauter par la fenêtre en hurlant à la mort.
- Quand le chômage aura disparu - d'après nos calculs, en deux, voire trois jours après ma prise de pouvoir - nous mettrons marocains, algériens, chinois, bulgares - j'en passe et des pires - dans des bateaux direction pas la France. Juste pour la déconnade, nous mettrons les marocains dans les bateaux à destination de Bulgarie, les chinois dans ceux à destination d'Algérie, etc... Elle éclate de rire. Je pense que cette boutade plaira beaucoup aux français de souche.


Je ravale le vomi qui s'est logé dans ma bouche et je poursuis.

- A ce que je vois, votre ligne directrice n'est pas si éloignée de celle de votre père. 
- Mais rien à voir! Cria-t-elle, choquée par la comparaison. Mon père voulait aussi virer les juifs! J'aime bien les juifs, moi. Un physique disgracieux, certes, mais des hommes d'affaire redoutables! 
- MARIIINE!, hurla Jean-Marie dans son bain.

Marine décroche son regard vide du mien pour les tourner direction la salle de bain.

- Quoi, mon papa? 
- Y a un primate qui est passé devant la porte de la salle de bain! 
- Voyons papou, c'est Hector, notre escla... Elle me zieute une seconde. Notre majordome noir. 
- Ah! 


Madame Le Pen revient à moi, s'excusant de l'interruption par un petit hochement de tête. Je me force à continuer.

- Que pensez-vous des gens qui parlent du FN nouvelle génération comme d'un parti plus fréquentable qu'à l'époque de votre père? 
- Ceux qui disent ça ne sont que des ignorants et des jaloux. Le FN n'a jamais dépassé les bornes... Nous avons toujours...


Marine est à nouveau coupée par son père.

- C'est qui qui veut torturer l'algérien? - Moi, moi! - Caporal Le Pen? - Oh merci, général... Boum! Bim! Paf! 


Marine me sourit.

- Il aime bien jouer à la guerre d'Algérie dans son bain. Il est fou-fou mon papa. Le regard à nouveau vers la salle de bain. Tu t'amuses bien papa? 
- Oh oui! Il en prend pour son grade ce bronzé! 


Ils éclatent de rire, l'une dans son fauteuil, l'autre dans sa bassine géante. Une minute plus tard, les larmes aux yeux, Marine se retourne vers moi mais ne retrouve qu'un fauteuil vide.

Désolé chers lecteurs. D'habitude, Julien n’abandonne jamais et ce quelque soit le challenge. Mais vous me connaissez, Julien n'aime rien et surtout pas les fascistes.

Je me retrouve donc au pas de l'immeuble des Le Pen. Je remarque en face une librairie et une petite supérette.
10 minutes plus tard, je dépose dans la boîte aux lettres du numéro 4, un livre d'histoire pour les nuls - Julien  n'a qu'une seule parole - ainsi qu'une bouteille de mort au rat - comme dirait Marine Le Pen, juste "pour la déconnade"!

1 commentaire:

  1. Marion Anne Perrine Le Pen n'a qu'a bien se tenir car Julien n'aime vraiment rien et personne.

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