Un blog pour qui la critique positive et l'objectivité ne sont que de vagues concepts sans intérêt

Mon credo se résume à ceci: un minimum d’objectivité pour un maximum de mauvaise foi.
Cinéma, musique, politique, actualité... Mes enquêtes me mènent toujours à la même conclusion: pas grand chose dans notre société ne mérite d'être aimé...
Vous êtes bien sur le blog de "Julien n'aime rien" ; qui me déteste me suive!





jeudi 28 avril 2011

Côte d'Ivoire: le récit de ma captivité

Les évènements relatés ici font directement suite à "Pourquoi est-il impossible d'arrêter Laurent Gbagbo?" et introduisent mon prochain article. 


Lundi 11 avril 2011

Panique générale dans le passage souterrain reliant la Côte d'Ivoire et l'Afghanistan. A quelques dizaines de mètres au-dessus de nos têtes, l'armée de Ouattara parvient, après plusieurs jours de siège acharné, à pénétrer dans la résidence de Laurent Gbagbo. Les moniteurs de surveillance nous informent que les soldats ont également découvert l'entrée secrète du bunker. Laurent Gbagbo décide de commun accord avec Oussama Ben Laden de se rendre. Il est absolument hors de question que le nouveau président ivoirien mette la main sur ce tunnel. Alors qu'au dessus, les cris ainsi que quelques coups de feu se font entendre de plus en plus clairement, les deux serial-killer se serrent amicalement la main avant de se tourner vers moi qui, pour le coup, ne demandais pas autant d'attention. Laurent me prend violemment par le bras et m'éjecte dans un bureau lugubre qui - je ne le sais pas encore - deviendra ma prison. Avant que la porte ne se referme, j'ai tout juste le temps d'apercevoir Oussama Ben Laden prendre ses jambes à sa barbe et disparaître dans les profondeurs du tunnel. Une fois la porte en métal close, Laurent m'ordonne de rester calme. "Il y a dans ce bureau suffisamment de vivre pour tenir deux ans, essaie-t-il de me rassurer en vain. De toute façon, l'un de mes fidèles viendra vous délivrer dans quelques heures, je vous le promets". Aah, une promesse de dictateur, ça n'a pas de prix!

En quelques minutes, le silence reprend ses droits. Au lieu de céder à la panique et aux regrets vis-à-vis de mon contrat avorté, je décide de faire le tour du propriétaire. Je distingue dans une pénombre, à peine troublée par une ampoule 12 volt fixée dans un coin de la pièce, un ordinateur reposant sur un bureau que l'on peut légitimement qualifié de tout pourri. En m'approchant de ce dernier, je constate que ce que je prenais pour un PC très moche était en fait un Minitel. A ma droite, je découvre avec horreur des toilettes à la turque. A ma gauche, disposés sur plusieurs étages d'une énorme étagère, on retrouve de la nourriture, des boissons et d'autres objets aussi variés qu'inutiles. Laurent ne mentait pas (pour une fois!), il y a assez pour tenir une ère entière. Je saisis un sachet. C'est du pain d'épice Prosper! Je déteste le pain d'épice! Et il n'y a que ça! Quant aux boissons, ce ne sont que des canettes de Seven Up! En plus de m'avoir enfermé dans un bureau miteux, cet imbécile de dictateur me force à revivre mes pires souvenirs gastronomiques des années 90!
Je garde mon calme, m'assois sur la chaise assortie au bureau et réfléchis à mon futur article en attendant les secours qui ne sauraient tarder.

Jeudi 14 avril 2011
"A l'aiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiide! Lauuuuuuurent! Oussaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaama!" Mon ventre grogne... "Non, Nooon, je n'utiliserais pas les chiottes à la turque! Jamais!"

Samedi 16 avril 2011
Je tire la chasse en ressentant un mélange de soulagement et de dégoût. Bon. Julien, tu es quelqu'un d'intelligent, non? Trouve quelque chose!... Mais oui, mais OUI! Le Minitel! Je m'ouvre une canette de Seven Up, me jette sur la chaise moisie et allume la bête. La lumière de l'écran me brûle les yeux. Qu'est ce que je fais maintenant? Je fouille ma mémoire, section: "années 90", dossier: "découvertes technologiques foireuses".
Un seul souvenir - honteux -  remonte à la surface: 36 15 ULLA. Eh bien oui! Les samedis soir aux alentours de 23h, les parents sortis, les frangins collectionnant les râteaux au bal du village et moi, 11 ans, devant M6, découvrant les joies solitaires devant les publicités de 36 15 ULLA. Voici donc mon seul et unique souvenir du Minitel. Bon. Je tape 36 15 POLICE, 36 15 AMBASSADE, 36 15 DANGERDEMORT... Peine perdue. J’éteins le Minitel.

 Mercredi 4 mai 2011
Prooooooooosper, youpla boum, je suis le rooooooi des épiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiices!! Muahah, muahahahah, muahahahahahahahahahah!

Mercredi 11 mai 2011
David Pujadas - ... Et bien sûr nous avons une pensée toute particulière pour Julien n'aime rien, reporter de l'extrême et philanthrope affirmé, séquestré depuis 30 jours quelque part dans le monde. Face à ce drame, Nicolas Sarkozy réaffirme sa position, à savoir, je cite: "Qu'il crève ce petit con, la France s'en portera pas plus mal". 


Mardi 26 mai 2011
Je fouille les étagères. Entre un tas de Prosper et quelques Seven Up, j'aperçois un ballon de volley-ball. Je le déballe, prend un feutre dans un tiroir du bureau et y dessine un visage. Je demande au ballon si je peux l’appeler Wilson. Il me répond: "Ça tombe bien, c'est mon prénom!" Ouf! Grâce à mon nouvel ami, je suis maintenant sûr de ne pas sombrer dans la folie. "Un Seven Up, Wilson?". 


Mardi 14 juin 2011
Deuxième mois d'enfermement. C'est inadmissible! Que fait mon pays, bordel? Tant que personne ne viendra me sauver, je me couperai un doigt tous les deux jours, parole de Julien n'aime rien!


Samedi 18 juin 2011
Oui, bon... C'est très con comme idée... Au lieu de l'amputation, nous décidons, moi et mes huit doigts restants, d'écrire un roman sur ma captivité. Je connais déjà le titre: "le silence".


Vendredi 26 août 2011
FIN. Je suis particulièrement fier de ce traité philosophique sur ma condition de prisonnier. Un peu longuet, il est vrai (2352 pages), mais quand la quantité s’additionne à la qualité, rien n'est trop long. Je décide de faire une première lecture à mon ami Wilson.

"Le silence". CHAPITRE I: Chuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu...

Dimanche 28 août 2011
...uuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut. FIN.
- Alors, qu'en penses-tu?, je demande à Wilson.  
- En deux mots: TA-GISTRAL!
- Magistral, tu veux dire...
- Oui, c'est ce que j'ai dit. 


Dimanche 1er janvier 2012
- Bonne année mon Wilson!
- Ouais, ouais...
- Tiens, un petit cadeau surprise! Mon nouveau roman! Je l'ai nommé "Le pet". Tiens, je te fais une lecture: Prooooooooooooooooooooooooooooouuuuuuuuuuuuuuuuuuuu....
- Oh non, pitié, PITIÉ!
- Tu es grognon Wilson. 
- Non, tu me saoules, c'est tout! Je ne veux pas que tu me lises ta nouvelles croûte sans intérêt! 
- Mais tu avais adoré "Le silence"!
- Mais bien sûr que j'ai adoré, je ne suis qu'une invention de ton imagination, un reflet de ton inconscient égocentrique! Alors évidemment que j'aime tout ce que tu fais!  
- Tu vas calmer ta joie, mon coco!
- Tu me gonfles!
- Oooh! Très drôle, "tu me gonfles", pour un ballon, braaavo! 
- C'est TON humour, imbécile!
Pris par une colère indescriptible, j'agrippe le feutre sur le bureau et le plante de toute mes forces dans le ventre en cuir de Wilson. Il se dégonfle aussitôt dans un "pschitt" tragique.
Réalisant mon geste, je tente un re-gonflage de la dernière chance. Mais il est trop tard, les blessures sont trop importantes.
- WIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIILSOOOOOON!


Vendredi 26 octobre 2012
Je me prends les pieds dans ma barbe et chute sur le cadavre en décomposition de Wilson.

Samedi 28 octobre 2012 
Alors que ma neuvième tentative de suicide par overdose de pain d'épice semble enfin fonctionner, je vois la porte de ma prison s'ouvrir.
- On a un truc poilu qui ressemble à un humain, ici! Amenez la civière! 


Jeudi 8 novembre 2012
A peine remis sur pied, je suis déjà invité à l'Elysée.
- Bonjour Monsieur Rolland, ravie de vous revoir!
- Bonjour Madame la Présidente.
- Voyons, Monsieur Rolland, on se connait, appelez-moi Marine, je vous en prie.
- Ok... Marine, je tenais sincèrement à vous remercier pour ma libération. 
- Ecoutez, je trouvais scandaleux que mon prédécesseur n'ait pas envoyé d'équipes à votre recherche. Priver le monde de votre talent m'était insupportable! 
- Sur cela, je vous rejoins.  Qu'est devenu l'ancien président d'ailleurs? 
- Un "terrible" accident de voiture, un "malencontreux" coup du sort, un drame totalement "inattendu", Monsieur Rolland, me répond-elle avec un sourire. 


Vendredi 9 novembre 2012
Enfin de retour dans ma Bretagne! J'entre dans mon garage et retrouve ma fidèle 1007. Elle m'ouvre sa porte, m'invitant visiblement à une petite escapade. Je roule toute la journée et constate qu'en un an et demi, rien ou presque n'a changé. Une chose peut-être: en 5 heures de conduite, je n'ai croisé qu'une seule et unique voiture. Fatigué par ma promenade, j'oublie vite cette surprenante absence de trafic et décide de rentrer chez moi.
- Chérie! Je suis rentré! Qu'est ce qu'on mange? 
- Où étais-tu?
- J'ai roulé toute la journée. Il va falloir que je fasse de l'essence demain. 
Je tends mes lèvres pulpeuses pour un baiser et reçois à la place une énorme claque.
- Tu es complètement malade! 5 mois, 5 MOIS, que je tiens avec ce plein et toi, tu fais quoi? Tu me vides le réservoir en UNE journée! Casse-toi, je ne veux plus te voir!
Réfléchissant rapidement à la façon la plus virile de réagir, je décide de fuir. Madame est visiblement dans sa semaine ensanglantée. Je retourne auprès de ma 1007 et me résous à aller faire le plein. Arrivé à la station du coin, j'aperçois un automobiliste qui se sert du gasoil en versant des larmes de crocodile.
Je lève les yeux vers le panneau indiquant les tarifs de l'essence. Le choc est tel que je rentre violemment dans le pare-choc arrière de la Clio du pleurnichard. Je sors de ma 1007 sans quitter du regard le prix du Super 95, me dirige vers l'automobiliste, le prends dans mes bras et me mets à mon tour à pleurer bruyamment...

À Suivre...


2 commentaires:

  1. dis donc Prosper, tes frangins qui se prenaient des rateaux...je veux bien croire tes histoires de captivite, mais alors ca ;)

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  2. Bonne nouvelle - Obama nous a débarasser d'Oussama - je cite les americains:
    "thank you, it's a great day for freedom baby"
    Julien n'aime rien et surfe sur l'actualité tel Lair Hamilton Jaws.
    Love America - youplaboum.

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